Ajouté à Mes favoris.

Logo Agri-Réseau
S'informerLe savoir et l'expertise du réseau agricole et agroalimentaire
Logo Agri-Réseau
S'informerLe savoir et l'expertise du réseau agricole et agroalimentaire

S'informer

Le savoir et l'expertise du réseau agricole et agroalimentaire

Chargement en cours

Filtrer la recherche 
  • Sujet(s) :
  • Production(s) :
Format
Type de contenu
Date de début
Date de fin
Régions

Étude de consommation : un premier aperçu des usages et attitudes de la population québécoise envers les produits de fermes urbaines

Qui achètent des produits de fermes urbaines

Les fermes urbaines, en émergence depuis une vingtaine d’années au Québec, ne sont pas passées inaperçues auprès des consommateurs et consommatrices du Québec. Afin de comprendre les achats de produits de l’agriculture urbaine, AU/LAB a réalisé en 2021 deux sondages auprès de la population québécoise.

Ce sont 60 % de la population qui déclarent avoir déjà acheté des produits de fermes urbaines, alors que 17% en achètent à chaque semaine, 12% en achètent une fois par mois et 31% en achètent quelques fois dans l’année. Les achats les plus fréquemment cités par ceux-ci sont les fruits et légumes cultivés sur toit ou en serre, les micropousses et verdurettes, les champignons frais de spécialité et le miel provenant de ruchers urbains. D’autres produits issus des fermes urbaines comme ceux à base d’insectes comestibles, ou les champignons transformés sont encore peu achetés.

On constate que certains facteurs démographiques sont corrélés à l’achat de produits de fermes urbaines. Il s’agit notamment de l’âge, la composition du foyer et l’activité. Notamment, les jeunes, les personnes aux études, les foyers avec enfants sont en proportion plus nombreux à acheter des produits de fermes urbaines, et ont tendance à les acheter plus fréquemment par rapport aux autres tranches démographiques.

Quelle connaissance et perception des produits de fermes urbaines pour la population du Québec

Qu’elles soient acheteuses ou non de produits de fermes urbaines, les personnes sondées dans notre étude ont pour la majorité déjà entendu parler des produits de fermes urbaines, toutefois la connaissance de ces produits est relativement récente. En tout, 75% des personnes sondées ont entendu parler de ces produits depuis 5 ans ou moins. Les principales sources à travers lesquelles elles en ont entendu parler des fermes urbaines et de leurs produits sont internet et les médias sociaux, ainsi que le bouche à oreille.

L’imaginaire associé aux fermes urbaines et leurs produits est très largement positif. Il touche principalement à la proximité, la fraicheur et la qualité. En tout, 94% des personnes sondées et consommant des produits issus de l’agriculture urbaine estiment que la qualité des produits de fermes urbaines est soit meilleure, soit équivalente aux produits actuellement sur le marché. Les personnes interrogées associent les fermes urbaines au système alimentaire durable, que ce soit par les pratiques de production écologiques, sans pesticides ou par son circuit court de commercialisation. Le lexique urbain est souvent employé ainsi que l’aspect communautaire et convivial. Les services environnementaux rendus à ville (économie circulaire, réduction des îlots de chaleur, réduction du transport et donc des émissions de CO2, îlots de fraîcheur et refuge pour les abeilles) sont cités moins fréquemment. En fréquence mineure, mais notable, quelques inquiétudes sont ressenties quant à l’innocuité des produits face à la pollution des villes, et quant au prix des produits.

Finalement, les personnes possédant un jardin, soit chez soi, soit dans un jardin communautaire ou collectif, sont, en proportion, significativement plus nombreuses à penser que la qualité des produits de fermes urbaines est équivalente aux produits existants sur le marché. On note que celles-ci sont, en proportion, significativement plus nombreuses à désirer soutenir une ferme urbaine ayant un impact social.

Intentions d’achat des produits de fermes urbaines

L’intérêt pour les produits de fermes urbaines se fait ressentir également dans les intentions d’achat. En l’occurrence, sur un échantillon représentatif de la population québécoise, les participants à l’étude citent plus de motivations que de freins.

Parmi les motivations proposées, les plus choisies comme premières motivations d’achat sont le soutien à l’économie locale, pour 54% de la population, la qualité et la fraîcheur des produits (50%), et le soutien de pratiques agricoles durables (27%). Les freins les plus souvent choisi concernent le prix des produits trop dispendieux, pour 18% de la population, suivi du manque de présence à l’esprit (14%) et le manque de connaissance sur les lieux de vente de ces produits (13%).

Ici encore, l’âge, le genre, l’activité et la composition du foyer semblent corrélés aux motivations d’achat. Par exemple, les femmes, les retraités et les personnes ayant un emploi à temps partiel semblent plus nombreux à favoriser la qualité et la fraicheur des produits. Les femmes sont plus souvent freinées par le prix des produits. Les personnes aux études sont en proportion moins souvent freinées par le fait qu’elles ne pensent pas à chercher ces produits ou le manque de disponibilité alors qu’au contraire les retraités sont plus souvent freinés par le fait de ne pas penser à chercher les produits.

Au-delà de ces différences démographiques, on constate que les produits de fermes urbaines sont perçus de manière similaire aux produits locaux. En effet, 89% des personnes consommatrices de produits de fermes urbaines, et 73% des personnes non-consommatrices sont prêtes à payer une prime pour des produits de fermes urbaines par rapport aux alternatives importées. Les personnes sont toutefois moins enclines à payer une prime pour ces produits par rapport à d’autres produits locaux.

Finalement, les personnes sondées aimeraient trouver les produits de fermes urbaines dans les points de vente dans lesquels elles font régulièrement leurs courses, soit principalement les marchés publics, fermiers et solidaires, ainsi que les épiceries de quartier, les épiceries sans déchets et les supermarchés.

Conclusion

Cette étude fournit des informations nouvelles qui devraient permettre aux entreprises agricoles urbaines de mieux se positionner pour répondre aux besoins des consommatrices et des consommateurs. La connaissance des produits et leur image positive sont des avantages importants, mais les entreprises doivent encore convaincre pour que les produits se retrouvent plus régulièrement dans le panier des québécoises et québécois. Bien se positionner pour répondre aux motivations et besoins des acheteurs, tous en diminuant les freins à l’achat est indispensable au succès des entreprises agricoles urbaines à moyen et long-terme.
Ouvrir le document

Organisation : Laboratoire sur l'agriculture urbaine
Auteur(s) : Cohen, A., V. Ferland et E. Duchemin
Date de publication : 17 avril 2022

En cliquant sur « Accepter tous les cookies », vous acceptez le stockage de ces témoins de connexion sur votre appareil. Ceux-ci permettent au CRAAQ de générer des statistiques et d'améliorer votre expérience utilisateur. Vous pourrez les désactiver en tout temps dans votre fureteur Web.

Ceci est la version du site en développement. Pour la version en production, visitez ce lien.