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Étude du potentiel de commercialisation des produits issus de l’agriculture urbaine auprès des restaurants et épiceries indépendantes de Montréal

Le potentiel de commercialisation des produits de l’agriculture urbaine est encore peu étudié. Dans le cadre d’un projet de regroupement de producteurs et productrices urbains, le Laboratoire sur l’agriculture urbaine (AU/LAB) a réalisé une telle étude dans le contexte montréalais. Des entretiens auprès de 22 acteurs du réseau alimentaire ont été réalisés, 7 restaurants et 15 épiceries de quartier. Ces entretiens permettent, à travers une approche qualitative, de comprendre un certain nombre de motivations et d’attentes envers les produits de l’agriculture urbaine. Ils alimentent également certaines hypothèses utilisées dans la mise en place d’un modèle d’estimation de la taille du marché montréalais pour ces 2 segments de clientèle.

La majorité des commerces ont un intérêt pour les produits locaux, qui se traduit jusque dans leurs choix d’approvisionnement pour les produits alimentaires. Cependant, les deux catégories d’enquêtes ont des enjeux différents. Les épiceries font notamment référence à l’importance du prix des produits alimentaires, à la gestion de la livraison (minimums de commandes imposées par les fournisseurs, coût du transport…), ou encore à la volonté de mettre en avant des valeurs particulières. Cette tendance est moins claire pour les restaurants.

Une majorité des commerces enquêtes ont une vision positive de l’agriculture urbaine. Par contre, une minorité seulement achète ces produits. Les acteurs mettent en évidence leur volonté d’augmenter la part des produits de l’agriculture urbaine dans leur commerce, notamment pour répondre à un approvisionnement en produits locaux.

Selon les propos recueillis, l’information et la sensibilisation autour de l’agriculture urbaine semblent être des points importants à développer, notamment autour des modes de production en agriculture urbaine, mais aussi autour de la conservation et l’utilisation des produits.

Un marché différencié selon les filières agricoles urbaines

Grâce au modèle d’estimation de la taille du marché, il a été mis en évidence que les légumes, les légumes feuilles cultivés en intérieur et les champignons sont les produits offrant le plus large potentiel de vente auprès des restaurants et des épiceries de quartier de Montréal.

En tout, ce sont entre 148 et 362 tonnes de produits issues de l’agriculture urbaine qui pourraient potentiellement être servies annuellement par les restaurants montréalais. En valeur, cela représente un marché de 2,9 à 6,3 millions $ par an dont plus de la moitié provient des fermes urbaines produisant des champignons et 30% des légumes feuilles. En ce qui concerne les épiceries de quartier, on estime le volume potentiel de produits vendus entre 167 et 590 tonnes. En valeur, cela représente un marché annuel de 1,5 $ à 6,0 millions $. Pour les épiceries ce sont les fruits et légumes qui représentent 50% des ventes potentielles pour les fermes urbaines, suivi par les légumes feuilles.

En ce qui concerne les fermes maraîchères urbaines et la mise en marché de leurs productions auprès des restaurants et épiceries, elles sont toutefois celles avec la plus forte concurrence par les producteurs biologiques. En ce qui concerne, les fermes verticales de légumes feuilles, il apparaît que les ventes auprès des restaurants et épiceries de quartier restent faibles en comparaison aux investissements pour de telles entreprises agricoles urbaines. À moins que l’entreprise soit «low tech» et à petite échelle.

La production de champignons apparaît comme la filière urbaine avec le plus de potentiel, particulièrement auprès des restaurants. Surtout que cette filière agricole urbaine a peu de concurrence actuellement, ce qui n’est pas le cas de la filière des légumes. La concurrence est celle des champignons sauvages qui sont saisonniers, à l’inverse de la production urbaine pouvant produire des champignons de qualité à l’année et avec une grande variété. En outre, avec les champignonnières actuellement en activé sur Montréal, le modèle montre un fort potentiel de développement de celles-ci pour atteindre entre 65 et 130 tonnes/an de production de champignons, sans compter le potentiel auprès des consommateurs qui reste une faible part de la mise en marché des champignonnières.

Pour les micropousses, selon notre étude, le marché reste de niche avec un potentiel relativement restreint auprès des restaurants et petites épiceries. Selon notre modèle «moyen», cela représente un marché d’un peu plus de 450 000$. Ce qui représente quelques fermes de micropousses de petites envergures. Il semble que le développement de cette filière passe par le développement de son marché auprès des consommateurs et des grandes épiceries. Ce que l’on observe depuis quelques années.

Regroupement de producteurs urbains

L’étude a permis également d’évaluer la pertinence de la création d’un regroupement de mise en marché pour les produits de l’agriculture urbaine. Dans le cas des restaurants, la création d’un regroupement de productrices et producteurs urbains ne semble pas présenter de véritables avantages logistiques, si ce n’est l’approvisionnement en produits locaux et le développement de l’image des restaurants. Par contre, dans le cas des épiceries de quartier, un tel regroupement semble répondre à davantage d’enjeux, notamment pour la gestion des livraisons (minimum de commande, livraison, facturation, frais de livraison, etc.).
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Organisation : Laboratoire sur l'agriculture urbaine
Auteur(s) : Rysermans-Brenner, C., A. Cohen et E. Duchemin
Date de publication : 21 février 2023

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