Apiculture - Chronique No 39 - 7 juillet 2023

Image Agri-Réseau
AU RUCHER CETTE SEMAINE
7 juillet 2023


Découverte de PCR en pollinisation de la canneberge 

Des insectes soupçonnés d’être des petits coléoptères des ruches (PCR) ont été trouvés dans des ruchers présentement en pollinisation commerciale dans les municipalités de Notre-Dame-de-Lourdes et de St-Louis-de-Blandford. 

Pour les entreprises présentement en pollinisation de la canneberge ou pour celles étant situées au Centre-du-Québec, n’oubliez pas d’installer des pièges à PCR dans toutes vos ruches, si ce n’est pas déjà fait. Vous pouvez visionner la vidéo Capturer le petit coléoptère de la ruche sur la page Youtube du CRSAD pour savoir comment installer ces pièges dans vos ruches.

Pour plus de détails, consultez vos courriels pour lire l’avis de vigilance envoyé par le MAPAQ jeudi le 6 juillet. 
 

Rediffusion des conférences de la Journée d’échanges sur les bonnes pratiques en pollinisation 

Vous avez manqué la Journée d’échange sur les bonnes pratiques en pollinisation qui avait lieu en décembre 2022 à Drummondville? Pas de panique! Plusieurs conférences sont maintenant disponibles en rediffusion sur la page Youtube du CRAAQ.

Bon visionnement! 


Suivi de projet 
Lâchers à grande échelle de trichogrammes pour lutter biologiquement contre la tordeuse des canneberges 

La tordeuse des canneberges, Rhopobota naevana, est l’un des principaux ravageurs de la canneberge. Les dommages causés par cet insecte peuvent entraîner des pertes de rendement de 95 % et ces dommages peuvent aussi se répercuter sur l’année de culture suivante. La tordeuse s’attaque entre autres aux feuilles, aux fleurs et aux fruits. Des traitements phytosanitaires sont donc essentiels pour lutter contre cet organisme et l’application d’insecticides se fait généralement lorsque la canneberge est en fleur et que les pollinisateurs sont présents au champ. En production biologique, seulement deux pesticides sont homologués pour lutter contre la tordeuse des canneberges et ces produits sont malheureusement très toxiques pour les abeilles. L’utilisation de parasitoïdes comme agent de lutte biologique est une avenue prometteuse pour contrer la tordeuse des canneberges.  

Les objectifs de ce projet réalisé par le CETAQ étaient de développer, d’optimiser et d’évaluer l’efficacité de méthodes de lâchers de trichogrammes pour lutter contre la tordeuse des canneberges. Les méthodes identifiées devaient permettre une application facile, peu coûteuse, mécanique et à grande échelle et affecter le moins possible le taux d’émergence des parasitoïdes.  

Deux méthodes de pulvérisation ont été mises à l’essai, soit la pulvérisation en solution aqueuse par injection directe et un système d’épandage dans un substrat de perlite humidifiée. Dans un premier temps, le taux d’émergence des trichogrammes appliqués avec le système a été mesuré pour différents types de buses et de pression, ainsi qu’après leur passage dans les différentes composantes du système d’épandage, et ce, afin d’identifier les endroits les plus problématiques. Les meilleurs paramètres du système d’épandage ont par la suite été utilisés pour l’application au champ.  

Les applications de trichogrammes en champ ont été réalisées pendant 3 saisons consécutives. Ces applications étaient synchronisées avec la période de ponte des tordeuses de la canneberge. Par la suite, les oeufs de tordeuses étaient récoltés au champ et le taux de parasitisme par les trichogrammes était évalué.  

Les résultats démontrent que le système d’épandage par pulvérisation réduit l’émergence des trichogrammes de 10%, alors que le système d’épandage dans le substrat de perlite entraîne des réductions de 25% par rapport au témoin. Lors des essais au champ, le système de pulvérisation entraîne une diminution subséquente de l’émergence des trichogrammes lors de l’incubation (par rapport aux individus incubés en chambre de croissance), alors que les trichogrammes appliqués avec le système d’épandage dans le substrat de perlite n’entraîne pas de diminution subséquente. La canopée a probablement un effet protecteur sur les trichogrammes appliqués par le système d’épandage, puisque ceux-ci sont distribués sous la canopée, alors que le système de pulvérisation les applique sur le feuillage.  

Malgré les diminutions mesurées, le taux d’émergence des trichogrammes reste satisfaisant et permet d’empêcher les dommages à la récolte. Leur utilisation à des paramètres d’épandage optimaux s’avérerait probablement plus efficace qu’une application d’insecticides, ce qui fait de cette méthode de lutte un outil très intéressant pour lutter contre la tordeuse de la canneberge.  

Le rapport final de cette étude peut être consulté sur Agri-Réseau.


Bulletin rédigé par Martine Bernier, responsable du transfert technologique et de la formation en apiculture | CRSAD